International Dunhuang Project
BASE DE DONNÉES DE L'IDP RECHERCHE DANS LA BASE
SOUTENEZ L'IDP
COLLECTIONS : BRITANNIQUE | CHINOIS | FRANÇAIS | ALLEMAND | JAPONAIS | RUSSE | KOREAN COLLECTIONS | AUTRE

Other Collections

page crée: 28/2/09 Dernière mise à jour: 28/2/09
L'expédition Hedin près de Lop Nor, en 1901.

Les collections en Suède : historique des collections suédoises

Sven Hedin s'est rendu à quatre reprises en Asie centrale entre 1893 et 1935 (cf. bulletin IDP n° 21). La première de ces expéditions a duré quatre ans, de 1893 à 1897, qu'il a passés à cartographier et à explorer des régions encore inconnues du Nord-Tibet. Hedin a également recueilli à cette occasion quelques éléments archéologiques sur certains sites. Lors de sa deuxième expédition (1899-1902), Hedin s'est employé à établir une carte du fleuve Tarim et du haut plateau tibétain, découvrant au passage des traces d'habitats anciens, et notamment le site qui fut par la suite identifié comme étant celui de Loulan. Il en ramène une collection de documents sur bois et sur papier, ainsi que d'autres objets. Sa troisième expédition (1905-1908) n'est plus consacrée aux travaux d'archéologie, mais plutôt au reportage politique. Enfin, entre 1927 et 1935, Hedin a entrepris une série d'expéditions avec des mécénats, des participants et des objectifs divers. L'un de ses collaborateurs fut Folke Bergman, qui recueillit et ramena en Suède de substantielles collections archéologiques, lesquelles durent être restituées à la Chine dans les années 1950, en vertu d'un accord négocié par Hedin avec les autorités chinoises. Ces collections se trouvent désormais au musée d'Histoire de Beijing.

Collections en Suède : contenu, accès

C'est Sven Hedin (1865-1952) qui a envoyé en Suède les éléments découverts en Asie centrale. Ses collections sont conservées dans plusieurs musées, surtout à Stockholm, où le Musée national d'Ethnographie détient l'essentiel des manuscrits et des objets d'art, ainsi que sa bibliothèque, des cartes, des photographies, des films, des croquis et objets personnels. Les collections botaniques, zoologiques, géologiques et autres se trouvent au Muséum d'histoire naturelle ; quant aux archives personnelles de Hedin, elles ont été déposées aux Archives nationales de Suède. La Fondation Hedin prépare un site web sur ces collections.

On trouvera d'autres informations, et notamment des cartes des expéditions de Hedin, sur le site du Muséum suédois d'Histoire naturelle.

Bibliographie

Collections en Finlande : historique des collections finlandaises

La caravane de Mannerheim au glacier de Musart, 2 avril 1907.

L'existence en Finlande d'une collection provenant de la Route de la soie est due à l'expédition menée dans le nord de la Chine, en 1906-1908, sous les auspices de la Russie, par le baron Carl Gustav Emil Mannerheim, qui deviendra maréchal, président de la Finlande entre 1944 et 1946, et défenseur de l'indépendance de son pays vis-à-vis de l'Union soviétique (la Finlande est restée protectorat autonome de la Russie jusqu'en 1918).

Au tout début du XXe siècle, Mannerheim était militaire de carrière dans l'armée impériale russe. Il gagna ses galons de colonel pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905), avant d'être envoyé en expédition de reconnaissance dans le nord de la Chine, entre 1906 et 1908, dans le cadre d'une opération militaire russe. Pendant ces années-là, l'expédition Mannerheim alla de Samarcande à Pékin, faisant plusieurs détours en route pour cartographier des régions jusque-là inconnues. Il s'agissait d'un terrain extrêmement difficile, montagnes escarpées et ravins profonds, souvent recouverts de neige et de glace : il fallut pour accomplir cet exploit des hommes d'une grande endurance et des cavaliers exceptionnels. L'expédition avait pour objectif d'enrichir les informations dont la Russie disposait sur la Chine, car cette région suscitait un intérêt de plus en plus vif de la part du Japon et d'autres puissances étrangères. Les ordres de Mannerheim étaient donc essentiellement de recueillir des informations d'ordre politique et militaire. Il mena une intense campagne de cartographie, et fit un rapport sur l'influence japonaise, les attitudes des populations locales vis-à-vis de la Russie, du Japon et de la Chine, notamment dans les régions frontalières, sur le développement des écoles, du réseau routier, etc.

Dans les semaines précédant son départ, Mannerheim séjourna quelque temps à Helsinki pour préparer son expédition et ses recherches. Il lut des récits de voyage, des ouvrages spécialisés, et notamment ceux d'Aurel Stein (cf. collections britanniques), et prit contact avec Paul Pelliot (cf. collections françaises). Instruit de l'existence de fouilles en cours dans la région, il comprit tout l'intérêt que cette dimension supplémentaire conférait à son entreprise, puisqu'elle pouvait servir de couverture aux aspects plus délicats de sa mission. Otto Donner (1835-1909), spécialiste du sanskrit et ministre finlandais de l'Éducation, lui fit connaître des membres de la Société finno-ougrienne, qui lui apportèrent leurs lumières sur le patrimoine linguistique et ethnographique de la région, et lui commandèrent des études ethnographiques approfondies. Ils lui demandèrent aussi de recueillir ou de transcrire des manuscrits historiques et des inscriptions susceptibles d'intérêt sur le plan linguistique et culturel. Mannerheim eut également l'occasion de rencontrer les conservateurs du musée national finlandais et les responsables de la collection Antell, qui se montrèrent très intéressés par l'acquisition de manuscrits et d'objets relevant des langues et des cultures de la région. Ils se chargèrent, au nom du musée, de financer ses activités de collectionneur.

Mannerheim devant sa résidence temporaire à Kashgar, en 1906.

L'expédition, qui comptait parmi ses membres un cuisinier et deux cosaques, quitta Samarcande en train à destination d'Andijan le 28 juillet 1906, puis prit la direction d'Osh et de Kashgar, où elle arriva le 17 août, après un voyage éprouvant de trois semaines dans la caravane dont faisait également partie Paul Pelliot (cf. collections françaises). Mais ensuite les deux expéditions voyagèrent séparément. Mannerheim passe un mois à Kashgar, où il s'occupe à vérifier les rapports sur la présence japonaise dans la région. Obligé d'attendre un permis de voyage délivré par Pékin, il réussit à obtenir l'autorisation locale d'explorer la région au sud-est, jusqu'à Khotan, et il y fait de multiples observations d'ordre archéologique et ethnographique. Début janvier 1907, il est de retour à Kashgar. Pendant toute cette période, Mannerheim est très pris par ses travaux cartographiques et ses relevés météorologiques et ethnographiques. Néanmoins, il parvient à recueillir des centaines de fragments de manuscrits anciens de Turfan et Khotan, achetés in situ, et notamment les textes bouddhistes en sanskrit et en khotanais que J.N. Reuter publiera par la suite (Reuter, 1913), ainsi que quatre contrats de prêt ouïgour, publiés pour la première fois par G.J. Ramstedt (Ramstedt, 1940).

Fin janvier 1907, Mannerheim se remet en route vers Urumqi, à travers des contrées difficiles, et parvient à Aksu le 2 mars. Il en repart à la fin du mois, après avoir cartographié quelque deux cents milles de la Tauschkan-Darja (le fleuve Toxkan). Le 12 avril, il atteint Kuldja, où lui parvient son autorisation de voyage, et poursuit vers Karashar (où il arrive le 5 juillet), sans cesser de pratiquer des fouilles et des achats sur sa route, et d'envoyer ses trouvailles en Finlande. Le 24 juillet, il arrive à Urumqi et, un mois plus tard, vers la fin août, il continue son chemin vers Turfan, où il acquiert plusieurs manuscrits. Puis il visite Barkul à la mi-octobre, et Hami, où il rencontre Aurel Stein, avant de traverser le Gobi jusqu'à Anxi. Il ne se trouve alors qu'à quarante milles de Dunhuang, et décide de visiter l'oasis mais non les grottes, ce qui a toujours intrigué les spécialistes. Peut-être préférait-il la chasse au gibier à la chasse aux manuscrits ? Certains ont cru le comprendre à la lecture des observations que Mannerheim a consignées dans ses journaux de voyage. Peut-être aussi a-t-il tardé à saisir l'importance des découvertes de Dunhuang. Il est plus probable qu'ayant commenté dans son journal les dégâts commis par des fouilleurs amateurs dans la région de Turfan, il n'ait pas eu envie de rivaliser avec Stein et Pelliot, fouilleurs expérimentés et déterminés. Et, surtout, il avait déjà consacré beaucoup de temps et une bonne partie de l'argent dont il disposait à ses acquisitions archéologiques et ethnographiques ; le moment était venu de se concentrer davantage sur sa mission de renseignement, et de passer aux étapes suivantes de son expédition. Le budget était toujours un handicap : Mannerheim écrit à ses mécènes finlandais depuis Anxi pour leur demander de nouveaux fonds pour financer ses activités de collectionneur. Si ces fonds lui étaient parvenus à temps, on peut penser qu'il serait resté plus longtemps sur place.

Mannerheim en compagnie de quelques fonctionnaires locaux, à Aksu.

Quoi qu'il en soit, Mannerheim tourne le dos à Dunhuang et poursuit sa route vers Suzhou (qu'il atteint le 1er décembre) et Ganzhou (Noël 1907). Il y mène sur la langue et la culture ouïgour des recherches qu'il publiera par la suite dans le Journal de la Société finno-ougrienne. Le 29 janvier 1908, l'expédition arrive à Lanzhou, et de là Mannerheim va visiter le monastère de Labrang, où il fait l'acquisition d'une série d'objets culturels tibétains. Puis il poursuit vers Xian, Luoyang, Kaifeng et Taiyuan, d'où il se rendra, à cent vingt milles plus au nord, et à cinq jours de route, au complexe de monastères de Wutaishan, où il rend visite au Dalaï-Lama le 26 juin 1908. Puis il longe la frontière de la Mongolie avant de retourner à Pékin où, à l'ambassade de Russie, il passe un mois à rédiger son rapport, trier et classer le matériel ramené, redessiner ses cartes et mettre ses notes au net. Il rentre en Russie, via le Japon.

À l'automne 1908, Mannerheim est de retour en Finlande, où il remet ses collections aux autorités. Il ne participera plus jamais à une expédition de cet ordre, mais toute sa vie durant, il continuera de s'intéresser aux collections qu'il a rapportées. Il restera dans l'histoire surtout pour sa carrière ultérieure, militaire et politique, pendant laquelle il joue un rôle déterminant dans l'avènement de l'indépendance de la Finlande vis-à-vis de la Russie (1917), et pour l'affirmation du non-alignement de son pays, dans un continent secoué par le communisme, le fascisme et deux guerres mondiales.

Le journal de voyage de Mannerheim a été publié en 1940, en éditions anglaise, finlandaise et suédoise : c'est le tome I de sa Traversée de l'Asie, de l'ouest à l'est. On y trouve certaines des photographies de l'expédition, prises entre 1906 et 1908, ainsi que la description de la vie et des coutumes, de la flore et de la faune, des pratiques commerciales, des paysages et des peuples rencontrés en route, dans les villes et les villages. Le tome II, également publié en 1940, contient d'autres photos, ainsi que la description, par des spécialistes, des manuscrits et des objets archéologiques découverts dans le Turkestan oriental, ainsi que des informations ethnographiques, des artéfacts et des costumes tribaux contemporains, des notes météorologiques très fouillées, et des cartes révisées de l'expédition. Les lieux et circonstances des acquisitions par Mannerheim de manuscrits et d'objets n'y sont pas toujours précisés.

Collections en Finlande : Contenu et accès

Mannerheim n'avait ni le temps ni l'expérience dont bénéficiaient ses contemporains ; il n'a donc pratiqué que des fouilles rapides et occasionnelles, en faisant appel à des ouvriers engagés in situ à cet effet. La plus grande partie de sa collection provient des achats qu'il a faits sur place. Cette façon de procéder, de même que l'ordre de mission qu'il a reçu à Helsinki, ont donné naissance à une collection vaste et variée, qui comprend :

La Société finno-ougrienne et le Conseil national des Antiquités se partagent la propriété de la collection, qui est conservée en plusieurs endroits d'Helsinki. Toutes les pièces de la collection ont été cataloguées, et, dans une large mesure, numérisées.

1.1 Conseil national des Antiquités

Les photos de Mannerheim, ainsi que leurs négatifs originaux, sont désormais conservées au Département des Estampes et Photographies des Archives du Conseil national des Antiquités. Le Conseil peut fournir des tirages des images numérisées et toute information concernant les droits d'auteur.

1.2 Accès au Conseil national des Antiquités

Nervanderinkatu 13
Helsinki
Finlande

Consultez le site du CNA pour en savoir plus sur les contacts.

2.1 Bibliothèque universitaire d'Helsinki

À la suite d'un dépôt effectué par la Société finno-ougrienne, les manuscrits de Mannerheim sont conservés dans le fonds oriental de la Bibliothèque universitaire d'Helsinki, de même que sa collection d'ouvrages orientaux du XVIIIe siècle en mongol, turc et tibétain.

2.2 Accès à la Bibliothèque universitaire d'Helsinki

Unioninkatu 36 (PB 15)
00014 Université d'Helsinki
Finlande

Ouvert du lundi au samedi. Fermé le samedi en juillet. Fermé le dimanche.
Consultez le site de la Bibliothèque universitaire d'Helsinki pour toute information.

3.1 Musée des Cultures d'Helsinki

Le musée des Cultures, qui a ouvert en 1999, conserve désormais l'essentiel de la collection Mannerheim qui se trouvait auparavant au musée national, mais sans en exposer l'intégralité. La collection comporte plus de mille objets, ainsi que tous les journaux et notes de l'expédition de 1906-1908. Le musée a un programme d'expositions temporaires qui puisent parfois dans la collection Mannerheim. C.G. Mannerheim en Asie centrale décrit la collection en détail ; et Photographies par C.G. Mannerheim de son voyage en Asie, 1906-1908 présente ses photos, assorties d'un commentaire en finnois et en anglais.

3.2 Accès au Musée des Cultures

Tennispalatsi Floor 2
Eteläinen Rautatiekatu 8
Helsinki

Ouvert du mardi au dimanche. Fermé le lundi.
Consultez le site du musée des Cultures pour toute information.

3.1 Le Musée Mannerheim, Kaivopuisto, Helsinki

Mannerheim a vécu dans cette maison du bord de mer, aujourd'hui transformée en musée, de 1924 jusqu'à sa mort en 1951. Il l'a emplie de meubles, d'objets d'art et d'artisanat rapportés de ses voyages. Elle a été acquise en 1957 par la Fondation Mannerheim, et elle est devenue un musée à sa mémoire, abritant un ensemble constitué de ses collections ethnographiques et de ses souvenirs. Tous ces objets sont présentés comme ils l'auraient été quand la maison était habitée ; le mobilier et le décor intérieur d'origine ont été préservés. On pourra y voir des trophées de chasse, des médailles militaires, des livres et quelques artéfacts provenant de l'expédition de 1906-1908 : costumes tribaux contemporains, ustensiles de cuisine, matériels de filage et de tissage, thangkas bouddhistes tibétains, tapisseries de temples, et autres objets de culte. On trouvera dans La Maison d'un homme du monde : le musée Gustave-Mannerheim une description complète du musée et de son contenu.

Accès au Musée Mannerheim

Kalliolinnantie 14,
Helsinki

Heures d'ouverture assez restreintes.
Consultez le site du musée Mannerheim pour toute information.

Bibliographie

Collections en Irlande

La Bibliothèque Chester Beatty de Dublin conserve quatre manuscrits de Dunhuang en chinois, et un en tibétain. Ils ont été acquis en 1955, et les manuscrits en chinois sont désormais accessibles sur la base de données IDP.

Collections en Inde

Dais de chanvre.

Des pièces provenant des deux premières expéditions d'Aurel Stein (cf. collections britanniques) ont été envoyées d'abord à Londres, puis, pour certaines, en Inde, le gouvernement indien ayant co-financé ses expéditions. Les pièces de la première expédition (1900-1901) ont été envoyées au musée indien à Calcutta et au musée des Beaux-Arts à Lahore. Celles qui provenaient de la deuxième expédition avaient d'abord été confiées à la direction de l'Archéologie en Inde à New Delhi (ASI), qui se trouvait alors sous l'autorité du gouvernement britannique, lequel avait participé au financement de l'expédition Stein. Ces pièces ont été conservées quelque temps à Srinigar. Quant au matériel provenant de la troisième expédition, il a été expédié directement en Inde. En 1918, les peintures murales ont été transférées à Delhi, et Stein est venu à plusieurs reprises superviser la construction d'un bâtiment destiné à présenter toutes ces pièces. En 1958, les collections ont été remises au musée national de New Delhi. Elles comportent plus de onze mille objets, et notamment des centaines de bannières de soie, de chanvre ou de papier provenant de Dunhuang ; plus de deux mille pièces de stuc ; neuf cents fragments de peintures murales, et plus de six cents pièces textiles.

Les textiles ont été transférés au Victoria and Albert Museum, à Londres.

Collections aux États-Unis

Peinture sur soie du Bodhisattva Ksitigarbha.

On trouve dans plusieurs bibliothèques, musées, universités et collections privées des États-Unis diverses collections de manuscrits d'Asie centrale, et d'autres matériels. La plus vaste collection de manuscrits Dunhuang se trouve à l'Université de Princeton ; elle comprend environ quatre-vingts documents. Le fonds photographique de James et Lucy Lo y est également conservé. Des collections plus restreintes se trouvent à la Freer Gallery à Washington (un manuscrit et deux peintures de Dunhuang), à l'Université de Californie à Los Angeles (un manuscrit), et à l'Université de Californie à Berkeley (deux manuscrits). Elles sont désormais disponibles en ligne sur la base de données IDP. Il est prévu de rendre accessibles les autres collections de la même manière.

La collection de Yale est modeste : elle comprend des fragments de sculptures, et des manuscrits sur bois et sur papier. Elle a été léguée par Ellsworth Huntington (1876-1947), géographe de renom et universitaire de Yale, qui a beaucoup voyagé en Asie centrale entre 1903 et 1906, essentiellement pour mener des recherches sur le changement climatique et ses effets sur les civilisations de l'Asie.

Collections en Corée (prochainement)

ACCUEIL | À PROPOS D'IDP | COLLECTIONS | ÉDUCATION | CONSERVATION | TECHNIQUE | ARCHIVES | PLAN DU SITE | AIDE